Hommage au Professeur Jean-Didier Vincent

  • 13/12/2024

Décès de Jean-Didier Vincent

Le professeur Jean-Didier Vincent, neuropsychiatre, neurobiologiste, pionnier des neurosciences de Bordeaux, est décédé le 3 décembre 2024 à l’âge de 89 ans.

Jean-Didier Vincent est né le 7 juin 1935 à Libourne et a fait ses études de médecine à l’École du service de santé des armées de Bordeaux. Il a intégré le CHUcentre hospitalier universitaire de Bordeaux et l’Université pour y développer, dans les années 1960, la recherche sur les interactions entre les hormones et le système nerveux. Pionnier de la neuroendocrinologie, il est devenu dès les années 1970 d’une part un expert des aspects fondamentaux de l’approche cellulaire des régulations endocriniennes, et d’autre part l’initiateur des techniques d’exploration électro-fonctionnelle du sommeil.

Professeur de physiologie à la faculté de médecine de Bordeaux à partir de 1979, il a créé et dirigé l’unité INSERMInstitut National de la santé et de la Recherche Médicale « Neurobiologie des comportements ». Il quitte Bordeaux pour diriger de 1991 à 2002 le prestigieux Institut CNRSCentre national de la recherche scientifique des neurosciences Alfred Fessard à Gif-sur-Yvette. Il deviendra professeur émérite de l’université Paris-Sud.

Grand scientifique et homme d’exception, tant pour son travail que sa personnalité, il a été notamment professeur à l’Institut universitaire de France, président du Conseil national des programmes au ministère de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la recherche, vice-président du Conseil national des programmes au ministère de l’Éducation nationale, président du conseil de département des sciences de la vie du CNRSCentre national de la recherche scientifique . Il est membre de l’Académie de médecine (depuis 2001) et de l’Académie des sciences (depuis 2003).

Auteur prolifique, il a publié en 1986 aux éditions Odile Jacob l’ouvrage de référence « Biologie des Passions » qui prenait le contre-pied de « L’homme neuronal » de Changeux, introduisant la notion de « cerveau des humeurs » contre la vue d’un cerveau des neurones et des réseaux. Pour lui, le comportement doit tout autant aux émotions, aux motivations et aux cognitions, proposant une vision très intégrée et adaptative, avec notamment la notion « d’état central fluctuant », dans la lignée de la grande physiologie du « milieu intérieur » de Claude Bernard.

Ses obsèques ont eu lieu le mardi 10 décembre dans la chapelle de l’hôpital Saint-André avant d’être inhumé parmi les siens à Sainte-Foy la Grande.

La communauté du collège santé de l’Université de Bordeaux présente toutes ses condoléances à sa famille et à ses proches, consciente de perdre, avec Jean-Didier Vincent, un de ses grands anciens et un homme de sciences et de grande humanité.

Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’ordre des Palmes académiques, Chevalier de l’ordre du Mérite agricole.